Les démarches d’apprentissage
Les principes du docteur Decroly que nous avons choisi d’appliquer, constituent l’essentiel de notre ligne de conduite pédagogique et éducative. Les démarches d’apprentissage, rigoureusement scientifiques, s’articulent en trois temps : l’observation/mesure, l’association et de façon concomitante, l’expression.
L’observation
L’observation scientifique du milieu dans lequel vit l’enfant est le point de départ de toute activité intellectuelle et manuelle. L’enfant, en contact direct avec la réalité, découvre les objets, les phénomènes, le monde vivant qui l’entourent. Il les manipule, les explore, expérimente, les compare, les classe, les pèse, les mesure…
L’association
Ensuite, l’enfant élargit sa compréhension. Il associe les observations à ses acquis antérieurs, et les compare à ceux des autres enfants. Il est amené à s’interroger sur ce qui se passe à d’autres époques et ailleurs dans le monde pour chaque phénomène observé.
L’expression
Tout au long des activités, l’enfant mobilise son corps pour exprimer ses observations et associations. Il dessine, manipule, construit, écrit, raconte, chante, danse, peint, mime, modèle, fait du théâtre…
Une pédagogie de l’intérêt
Ces démarches d’observation, d’association et d’expression, placent l’intérêt au centre des apprentissages. Partant d’abord de l’enfant par les surprises, il se généralisera ensuite via les quatre centres d’intérêt.
De la 1e maternelle à la 2e primaire, l’observation s’exerce d’une part sur la « surprise » que l’enfant apporte personnellement et qui permet manipulations, explorations, expérimentations développant toutes les démarches perceptivo-sensorielles. L’observation peut aussi être menée lors de « circonstances du moment », intérêts occasionnels favorisant l’étude d’un thème sur l’environnement de l’enfant, sur le temps qu’il fait, sur le temps qui passe.
De la 3e à la 6e primaire, les apprentissages s’organisent autour des « centres d’intérêt » basés sur les quatre besoins fondamentaux de l’enfant et de tout être vivant :
- le besoin de se nourrir,
- le besoin de se protéger contre les intempéries,
- le besoin de se défendre contre les ennemis et les dangers,
- le besoin de travailler et se reposer.
Chaque année, le groupe classe réalise des projets dans le cadre du centre d’intérêt et d’autres projets motivés par l’actualité et la vie de l’école.
La démarche est globale, interdisciplinaire. Chaque sujet est développé selon le plus grand nombre de facettes qui interagissent naturellement : les sciences, les mathématiques, la mesure, l’histoire, la géographie, la littérature, la grammaire, l’art, le sport, l’écologie, l’éthique, la philosophie…
Tout apprentissage démarre dans le vécu
Le passage du concret à l’abstrait est une démarche progressive, mise en œuvre via des temps de travail collectifs individuels ou en groupe.
L’enfant construit lui-même son savoir à partir de ce qu’il a pu observer et vivre concrètement. Acteur de ses apprentissages, il confronte ses observations, ses représentations, ses idées, ses connaissances, les résultats de ses recherches avec celles des autres, avec les documents et avec le monde extérieur.
La multiplicité des documents permet à l’enfant de comparer, de compléter, d’émettre des hypothèses et aussi d’aiguiser petit à petit son esprit critique. L’enfant a à sa disposition des outils, des référents et des synthèses construits ensemble… mais n’a pas de manuels scolaires.
Chacun apporte ainsi sa contribution à l’élaboration d’un savoir collectif.
Une évaluation individualisée
L’évaluation est continue et formative. L’enfant est observé et évalué dans son état ponctuel mais surtout dans l’évolution de ses aspects, intimement liés, physique, intellectuel et social.
Les critères et les niveaux d’exigence à satisfaire sont communiqués à l’enfant de manière transparente. Cependant, c’est son travail de tous les jours, sa disponibilité et son attitude face à celui-ci qui sont évalués et pas uniquement le produit fini.
L’enfant doit pouvoir se situer lui-même dans sa progression et doit pouvoir s’autoévaluer, tant au niveau de ses démarches intellectuelles que de ses rapports sociaux (notamment après un projet de classe).
Vivre ensemble
Pour éveiller chez l’enfant le sens des responsabilités, l’entraide et la volonté de s’affirmer dans le respect des autres, chacun participe à la gestion de l’organisation de la vie de classe et d’école.
Les enfants assument des responsabilités, d’abord limitées et personnelles, ensuite de plus en plus étendues et collectives au sein de l’école, fonctionnant comme une mini-société.